[Festival] Enquêtes photographiques sur l'habitat. Dans le cadre de l'été photographique de Lectoure

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , , | Posted On lundi 19 juillet 2010

Habiter une zone urbaine sensible.
Portrait photographique de la Goutte d’or

Classé en Zone Urbaine Sensible, le quartier de la Goutte d’Or à Paris connaît depuis quelques années des transformations importantes. S’y côtoient des habitants aux origines et modes de vie très différents. Même si l’aspect extérieur des immeubles ne laisse pas toujours présager cette mixité, les intérieurs la révèlent et renseignent sur la manière dont les habitants s’approprient leur logement.
En photographiant l’intérieur des appartements pendant plus d’un an, Hortense Soichet dresse un portrait du quartier qui remet en cause bien des préjugés. “Pour chaque habitation, le protocole est identique : échanger avec les habitants, effectuer une photographie de la pièce à vivre, puis déambuler dans l’appartement et produire des images invitant le lecteur à explorer à son tour ce logement”.
Les photos légendées par les paroles des occupants, forment un recueil non exhaustif des modes d’habiter la ville en ce début de XXIe siècle, entre l’intimité du “chez soi” et l’espace public du quartier.

> Hortense Soichet, née en 1982 à Toulouse, vit à Paris.
> Exposition réalisée avec le soutien de la Fondation de France, bourse déclics jeunes.
> Un livre est en cours de préparation avec les éditions Créaphis.
> Visuel : Hortense Soichet, Habiter la Goutte d’Or, 2009.
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Enquête photographique sur l’habitat
De Rouen à Hiroshima Halle


Henri Salesse, fonctionnaire au Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, réalise de 1951 à 1953 quatre enquêtes photographiques sur l’habitat dit “défectueux”. Redécouvertes en 2008 par le Pôle Image Haute-Normandie, ces enquêtes, accompagnées d’aucun texte, sont en rupture avec les photographies d’architecture qui composent ce fonds. Si elles reflètent bien le contexte socio-économique des années 50, leur intérêt à la fois esthétique et documentaire dépasse les motifs qui ont conduit à leur production.

Henri Salesse s’intéresse en effet plus largement ici aux conditions de vie des quartiers populaires. Par sa relation avec les gens dont il fait le portrait, son attention aux lieux qu’il représente, sa sensibilité au cadre et à la lumière, Henri Salesse fait véritablement œuvre de photographe. On peut rattacher ses images à la photographie humaniste, alors à son apogée dans les années1950, avec des photographes qui témoignent d’un intérêt pour la réalité sociale, particulièrement des classes populaires, autant que d’une aspiration à une forme d’unité et de progrès, après les déchirements de la guerre.
Mais leurs images essentiellement destinées à la publication, à la différence de celles produites par Henri Salesse [...], sont davantage marquées par le souci de raconter une histoire. […] Les enquêtes d’Henri Salesse illustrent tout l’intérêt, à côté des styles photographiques identifiés par l’histoire, d’une photographie grise (administrative, institutionnelle ou industrielle).” Didier Mouchel



> Henri Salesse (1914-2006) a été photographe au Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme de 1945 à 1977. Il a réalisé ces enquêtes en tant que “vérificateur technique de la construction (qualification de photographe)”.
> Commissaire de l’exposition : Didier Mouchel (responsable de la mission photographie au Pôle Image Haute-Normandie).
> Exposition réalisée par la Mission photographie du Pôle Image Haute-Normandie.
> Publication : Henri Salesse, Enquêtes photographiques. Rouen, 1951 et Petit-Quevilly, 1952, éditions GwinZegal, 2008. Textes de Didier Mouchel.
> Visuel : Henri Salesse, Enquête photographique sur l’habitat, 1951 / 52.
Du 22/7/2010 au 22/8/2010
Centre de photographie de Lectoure
5, rue Sainte-Claire
32700 Lectoure - France

Mobilisations | La lapidation d'une Iranienne annulée sous la pression internationale

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , | Posted On jeudi 15 juillet 2010

09 juillet 2010 | Le Figaro | Par Delphine Minoui

Sakineh, une mère de famille de 43 ans, a échappé vendredi à la lapidation mais son sort reste incertain. 
[Photo non datée de Sakineh Mohammadi- Ashtahi. Crédits photo : AFP]

Au bout du fil, Mohammad Mostafa'i pèse ses mots. Contacté par téléphone à Téhéran, l'avocat de Sakineh Mohammadi- Ashtahi, condamnée à la lapidation pour adultère, aimerait se réjouir de ce communiqué de dernière minute diffusé par l'ambassade d'Iran à Londres. Il y est écrit, noir sur blanc, que la peine de sa cliente - initialement prévue vendredi - ne sera finalement pas exécutée.
«De toute évidence, la mobilisation a porté ses fruits », dit-il. Ces derniers jours, la communauté politique internationale n'a cessé de multiplier les déclarations, s'insurgeant contre cette pratique «barbare» et «moyenâgeuse» qui continue de sévir en République islamique. Une lettre ouverte signée par d'importantes personnalités - parmi lesquelles Condoleezza Rice ou encore le Prix Nobel de la Paix Jose Ramos-Horta - a également fait le tour de la planète. Pourtant, si les autorités iraniennes semblent avoir légèrement plié face à la pression extérieure, le sort de cette mère de famille de 43 ans, originaire de Tabriz, reste encore largement incertain.
« Le communiqué est ambigu», s'inquiète l'avocat. « Il ne précise pas si la peine de ma cliente a été remplacée par une autre peine, comme la pendaison, par exemple. Il ne dit pas si elle va être libérée, ou bien si elle doit se préparer pour un autre jugement. » De plus, rappelle-t-il, «c'est le pouvoir judiciaire qui doit trancher dans cette affaire, et la déclaration d'une ambassade n'est pas suffisante ».

Pratique «inhumaine»
S'il doute de cet apparent geste de clémence, c'est aussi parce qu'en tant que représentant légal de l'accusée, il n'a ni été informé de cette nouvelle décision ni pu la vérifier - l'administration iranienne étant actuellement fermée pour quelques jours de vacances. «Il me faut attendre lundi, jour de la réouverture du tribunal, pour espérer recueillir plus d'information », poursuit-il.
Largement médiatisée, en partie grâce à la mobilisation de son fils, Sadjad, 22 ans, et de sa fille, Farideh, 17 ans, l'affaire Sakineh est apparue au grand jour lors de sa condamnation, en 2006, à la lapidation - une peine confirmée un an plus tard par la Cour suprême. Reconnue coupable d'adultère, elle a déjà reçu 99 coups de fouet.
Pour l'heure, les organisations de défense des droits de l'homme restent sur le qui-vive.

AFP via Google Actualités | Il y a 3 jours (consulté le 15 juil. 2010)

TEHERAN La justice iranienne a décidé de suspendre l'application de la peine de mort par lapidation prononcée contre une femme de 43 ans notamment reconnue coupable d'adultère, a annoncé dimanche l'agence officielle Irna, citant un responsable judiciaire.

"Bien que le jugement soit définitif et applicable, le verdict a été suspendu pour des raisons humanitaires et sur ordre (...) du chef de l'autorité judiciaire et il ne sera pas appliqué pour le moment", a déclaré Malek Ajdar Sharifi, responsable judiciaire pour la province d'Azerbaïdjan oriental.
Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été condamnée à mort en 2006 pour "adultère", mais aussi "meurtre et crimes", selon Irna.
Sa peine a été confirmée en 2007 par la Cour suprême, mais une vaste campagne internationale cherche actuellement à lui éviter ce châtiment.
Cité par Irna, Malek Ajdar Sharifi a souligné que la décision de ne pas appliquer la peine demeurait temporaire, et que les crimes dont avait été reconnue coupable Sakineh Mohammadi-Ashtiani étaient "atroces".
"Si à n'importe quel moment le chef de l'autorité judiciaire le juge opportun, le verdict sera appliqué sans tenir compte de la propagande des médias occidentaux", a affirmé ce responsable provincial.
Mme Mohammadi-Ashtiani n'est "pas seulement accusée de relations illégales, mais a commis de nombreux crimes atroces", a dit Malek Ajdar Sharifi, l'accusant notamment du meurtre de son mari.
"Si nous devions détailler les crimes commis, le public comprendrait l'inhumanité et le caractère criminel" de cette femme, a-t-il ajouté.
"Le meurtre de son mari est tellement horrible que se contenter de lui trancher la tête aurait été mieux que ce qu'elle a fait", a-t-il déclaré.
La défense affirme, elle, que Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été reconnue coupable de "complicité" dans ce meurtre "car elle se trouvait dans la maison" au moment des faits. Elle ajoute que ses enfants l'ont pardonnée.
En Iran, si la famille de la victime pardonne l'accusé, celui-ci peut être pardonné ou condamné à une peine de prison s'il s'agit d'un meurtre.
Vendredi, le chef du bureau des droits de l'Homme de la justice, Mohammad Javad Larijani, avait indiqué que la peine de lapidation était en "cours de révision". "Elle a été condamnée à 90 coups de fouet par un tribunal et à la lapidation par un autre, le verdict est en cours de révision", avait-il dit.
Mais l'avocat de l'Iranienne avait déclaré samedi ne pas avoir été informé. "Il n'y a aucune garantie qu'il y aura un arrêt", avait avancé Mohammad Mostafai.
Mme Ashtiani a été condamnée le 15 mai 2006 pour avoir eu "une relation illégale" avec deux hommes après la mort de son mari. Elle a reçu des coups de fouet, conformément à sa sentence.
La sentence de lapidation a suscité de nombreuses condamnations de par le monde, Washington et Londres en tête.

Appel aux dons suite au cambriolage du relais Bébé-Resto du coeur.

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , | Posted On jeudi 25 février 2010

- Le relais-bébé des Restos du Coeur à Trappes victime d'un cambriolage | 24.02.10 | AFP via RTLinfo
Le relais-bébé des Restos du Coeur à Trappes (Yvelines) a été victime d'un cambriolage durant le week-end, a-t-on appris mercredi auprès du responsable local de l'association, confirmant une information de RTL
Les faits ont été constatés lundi matin à l'arrivée du responsable de l'antenne des Restos du Coeur de Trappes, Jean-Paul Soulat, qui a alerté la police.
La porte blindée du local a été fracturée et "tout était par terre", a dit à l'AFP M. Soulat, "Ils ont pris par cartons entiers les petits pots, les couches, les lingettes, le lait pour bébé, des habits ainsi qu'un ordinateur, une imprimante et un scanner".
Selon le responsable, 42 bébés n'ont pas pu être servis lundi mais d'autres centres de l'association ont apporté leur aide.
Créés par Coluche, les Restos du Coeur ont distribué l'hiver dernier 100 millions de repas à 800.000 personnes, accueillies par 55.000 bénévoles.
- Il menace la police avec une fausse arme | 24/02/2010 | AP | Le Figaro

Les Restos Bébés du Cœur remplissent une mission d’aide à la personne.
C’est un lieu d’accueil où les parents :
- une aide alimentaire adaptée aux besoins spécifiques des enfants âgés de mtrouvent oins de 18 mois ;
- une aide matérielle : vêtements, couches, produits de  puériculture et d’hygiène, jeux pour enfants et prêt de matériel ;
- une écoute, des conseils en pédiatrie et diététique, un espace de partages et d’échanges avec d’autres parents et  des bénévoles souvent expérimentés (comme des puéricultrices, sages-femmes, infirmières, pédiatres, assistantes sociales) ;
- un espace de prévention et d’orientation vers les structures intérieures et extérieures existantes.

Les Restos Bébés du Cœur répondent aux problèmes spécifiques des parents et futurs parents. Ils proposent nourriture adaptée, vêtements, couches, produits d’hygiène, prêts de matériel et jeux pour enfants en bas âge et aussi des recommandations en pédiatrie, en diététique et en puériculture.
L’objectif est de créer une relation de confiance avec les parents  avec un accompagnement personnalisé et, lorsque cela est possible, avec la création des activités répondant à leurs besoins.
Au total, 70 Restos Bébés sont situés dans toute la France et aident chaque année entre 20 000 et 30 000 bébés.

Les "Restos du Coeur Bébé" ont besoin en priorité des produits suivants :
    * Couches 9-22kg
    * Lait 2ème âge
    * Produits de toilette

    * Laits spécifiques en cas de régurgitation
    * Shampoing 2 en 1 ou gels douches adaptés
    * Plats cuisinés 12/18 mois
    * Lingettes
    * Savon « tout simple »
    * Sérum physiologique
    * Crème pour les fesses
    * Céréales
    * Biscuits adaptés
    * Laits de croissance
    * Farines pour épaissir le lait
    * Jus de fruit
    * Tétines
    * Produits d’hygiène en conditionnements individuels
    * Biberons
    * Coton
    * Petits pots sucrés
    * Petits pots salés



Sources : Restos du coeur, Rotaract Bordeaux.

Répression de l'homosexualité en Ougenda (Revue de presse).

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , | Posted On

- L’homosexualité considérée comme un crime | 07.01.10 | Rodney Muhumuza | Daily Monitor
Les autorités veulent faire passer un texte qui mettra les homosexuels au ban de la société. Le projet suscite l’émoi de la communauté gay et des défenseurs des droits de l’homme.
“Nous en avons même peut-être un parmi nous”, a lancé le pasteur à la cinquantaine de chrétiens qui étaient réunis ce jour-là dans l’église. Val Kalende était parmi eux, mais elle n’a rien dit. Tranquillement, la jeune femme, âgée de 27 ans, a écouté le sermon et sa diatribe contre les homosexuels. Si Val Kalende s’est tue, c’est parce qu’elle sait que (...).

- Le projet de loi sur l'homosexualité continue son chemin | 15.01.10 | Daily Monitor
Le Parlement ougandais poursuivra l'examen du projet de loi qui fait de l'homosexualité un crime passible de la mort : (...)

- La résistance au projet de loi sur l'homosexualité s'amplifie | 10.02.10 | Courrier International
De plus en plus de voix s'élèvent contre le projet de loi prévoyant de faire de l'homosexualité un crime passible de la peine de mort. Après les associations de défense des droits de l'homme, ce sont les Eglises qui montent au créneau (...)

- Le Vatican contre proposition de loi homophobe en Ouganda | 18.12.09 | Paddy Maguire | Rnw
Le pape Benoît XVI s’est prononcé contre la "discrimination injuste" dont sont victimes les femmes et hommes gays, dans une déclaration adressée jeudi dernier à un panel des Nations unies par l’intermédiaire de l’attaché légal du Vatican, le Révérend Philip J. Bene.
Cette déclaration vient en réponse à la proposition de loi du Parlement ougandais, voulant instituer la peine de mort pour "homosexualité aggravée" dans ce pays d’Afrique de l’Est. (...)

- Loi anti-gay en Ouganda: Obama dénonce un projet "odieux" | 04.02.10 | AFP Via Le Parisien
Le président des Etats-Unis Barack Obama a qualifié jeudi d'"odieux" un projet de loi contre les homosexuels en Ouganda, alors que les deux chambres du Congrès américain élaboraient des textes condamnant la procédure en cours à Kampala.
"Nous pouvons ne pas être d'accord sur le mariage homosexuel (...)

- Gay RIghts Uganda
...Highlighting the struggle of the LGBT community in Uganda

- Ouganda, ou le vrai visage du militantisme gay | 13.12.09 | Madjid Ben Chikh | Minorités.org
Avril 2009. Après la visite d’un groupe d’Américains ultraconservateurs en Ouganda, le gouvernement de ce pays décide de faire passer une législation interdisant l’homosexualité et bannissant les séropositifs, prévoyant des peines allant jusqu’à la mort pour celles et ceux, (...)

- Ouganda : la loi contre l'homosexualité menace les libertés et les défenseurs des droits humains | 16.1009 | Amnesty International
Le projet de loi contre l'homosexualité soumis au Parlement ougandais le 14 octobre 2009 bafoue les libertés fondamentales et doit être immédiatement retiré, a déclaré un collectif de 17 organisations locales et internationales de défense des droits humains ce vendredi 16 octobre.
« Ce projet de loi est un coup porté à la progression de la démocratie en Ouganda (...)

- Ouganda: Homosexuels - Fugitifs dans leur propre pays | 02.02.10 | Evelyn Matsamura Kiapi | Allafrica.com

Tous les jours, au crépuscule, Pepe Julian Onziema verrouille solidement les portes de l'appartement qu'elle partage avec sa partenaire dans la banlieue de Ntinda à Kampala, n'étant pas sûre de vivre jusqu'au lendemain. Onziema est transgenre et elle vit dans la peur pour sa vie à cause d'une campagne nationale (...)

- Condamnation à mort des homosexuels : l’Ouganda fait marche arrière | 11.12.10 | Lola Simonet | Afrik.com
Les autorités ougandaises prennent acte des protestations internationales
La proposition de loi ougandaise appelée « Anti-homosexuality Bill 2009 », qui visait à punir de peine de mort plusieurs actes homosexuels, pourrait être modifiée d’ici à janvier 2010, date de son vote par le Parlement ougandais. Les autorités ougandaises ont décidé jeudi de lâcher du leste devant la levée de boucliers internationale (...).
Avec ou sans l’ « Anti-homosexuality Bill 2009 », la législation ougandaise en vigueur criminalise déjà l’homosexualité et promeut même la discrimination et la haine envers les gays et les lesbiennes. Depuis des années, les ONG tirent la sonnette d’alarme sur les violences commises à l’égard de ces populations. Or, si elle est adoptée en janvier prochain, la nouvelle loi pourrait aggraver la situation, (...).

- Uganda Anti-Homosexuality Bill Protest, London | 7.11.09 | Youtube

- En Ouganda, les homosexuels menacés de peine de mort | 20.11.09 | Camille | Rue89
Une loi antihomosexuels est en préparation en Ouganda. L’enjeu est de taille : l’interdiction de « présenter sous un jour favorable » l’homosexualité, l’obligation de dénoncer les faits homosexuels, voire la peine de mort dans certains cas.
Dans cette dictature militaire d’Afrique noire, les homosexuels peuvent trembler, car même si la loi a peu de chances de voir le jour, elle favorise un climat anti-homosexuels. La loi ougandaise condamne déjà l’homosexualité, mais en des termes flous hérités de la période coloniale : la « connaissance charnelle contre-nature » (ou « carnal knowledge against the order of nature ») y est criminalisée, (...).

Haïti : géomobilisation d’un nouveau genre !

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , , , | Posted On dimanche 21 février 2010

[SIG La lettre - Janv. 2010]
La mobilisation de la communauté géomatique après le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier a été sans précédent. À quoi est-elle liée ? Certainement à l’ampleur du phénomène qui a soulevé une émotion nationale et planétaire, mais aussi à une conjonction technique qui a permis à chacun d’apporter sa modeste contribution cartographique. Du coup, une pléthore de cartes et de mash-up de toutes sortes ont envahi la toile en moins de deux semaines. Tous utiles ? Pas si sûr…










Haiti-Charte


Journaux télévisés, blogs des grands médias… tous ont fait au moins un petit reportage ou billet sur la cartographie d’Haïti, à la suite du séisme. Ça y est, cette fois-ci, la carte est vraiment à l’honneur, satellites à très haute résolution et OpenStreetMap en tête ! Qu’est ce qui a changé depuis le tsunami de 2004 ? Essentiellement deux choses : la disponibilité très rapide d’images provenant de satellites à très haute résolution spatiale et la préexistence d’outils collaboratifs pour cartographier le monde. Le résultat est quantitativement impressionnant.

Une organisation officielle efficace
Rappelons tout d’abord que la Charte internationale espace et catastrophes majeures a bien fonctionné. Elle a été activée en moins de deux heures par la sécurité civile française, suivie quelques heures plus tard par les Nations unies et les protections civiles canadiennes et américaines. (lire la suite ...)

Un travail de fourmi

« En deux semaines, nous avons comptabilisé plus de 1 000 heures de travail, dont un bon quart en dehors des heures habituelles de bureau, précise Paul de Fraipont. Nous avons mobilisé environ douze ingénieurs chaque jour, et à peine moins chaque nuit pour produire une vingtaine de cartes. » Même si le SERTIT et la DLR travaillent en suivant des méthodologies bien éprouvées, chaque catastrophe demande de longues heures de travail, compte tenu des spécificités du phénomène, de l’habitat et des capteurs utilisés. (lire la suite ...)

Google encore vainqueur

À l’heure de l’émotion mondiale, de la transparence et de la course au trafic maximal sur les sites Internet, les fournisseurs d’images ont vite fait le choix de mettre les images acquises à la disposition de tous. Ainsi, il n’est plus besoin d’être un professionnel dûment estampillé ou très au fait des serveurs cachés de la NASA, pour naviguer sur les images GeoEye ou WorldView. (lire la suite ...)













Haiti-NYT

L’animation du New-York Times

OpenStreetMap se fait une place dans la cour des grands
Dès l’apparition des premières images GeoEye, les membres d’OpenStreetMap se sont mis au travail pour densifier la carte de Port-au-Prince, puis des autres villes touchées avec quelques jours de délais. Selon un processus bien organisé, bâti autour de wikis dédiés et de Twitter, des messages simples et clairs ont permis aux contributeurs d’utiliser les images à très haute résolution pour saisir des vecteurs des rues, des toponymes, les édifices détruits, les ponts et les routes obstrués (lire la suite ...).

Cartographies volontaire et officielle réconciliées
Ces données ont ainsi été intégrées très rapidement dans tous les mash-ups et globes virtuels, et elles ont servi de base vectorielle aux travaux les plus officiels puisque les légendes de certaines cartes de l’UNOSAT renvoient à OpenStreetMap. D’ailleurs, la fondation OSM a publié un communiqué de presse le 24 janvier (lire la suite ...).
 







Haiti-OSM-apres


Et si c’était trop ?
Mais tout ce travail est-il réellement exploité ? La question, même si elle peut paraître dérangeante, doit être posée car c’est de la place de l’information géographique dans notre société dont il est question. Alors que cet épisode vient de montrer que démarches volontaires et officielles peuvent s’enrichir mutuellement, est-ce au profit de produits cartographiques (ou de leurs dérivés) plus utiles ? La disponibilité d’images à très haute résolution a permis d’affiner les analyses et les représentations, mais (lire la suite ...).


La charte : www.disasterscharter.org
Suivi des actions menées dans le domaine de la géomatique suite au séisme : http://groups.google.com/group/crisismappers
http://hypercube.telascience.org/haiti/ : le mash-up le plus complet sur toutes les images et données accessibles…

Médecins du Monde - Haïti sinistrée

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , | Posted On jeudi 14 janvier 2010

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Medecins du monde
Urgence Haïti
Aidez-nous à secourir blessés et sinistrés

Suite au séisme qui a frappé l'île mardi soir,
Médecins du Monde déploie une mission d'urgence.
Notre équipe sur place, une cinquantaine de personnes, présente avant la catastrophe est à pied d'œuvre et sera rejointe dans la journée par une équipe supplémentaire de médecins, chirurgiens, infirmiers et logisticiens. Un charter contenant 40 tonnes de matériel logistique et d'équipements médicaux part également.
 > En savoir plus

> Je fais un don
Si les dons dépassent les besoins sur place votre don sera réaffecté. Médecins du Monde a pour principe de ne pas affecter les dons et de mutualiser sur l'ensemble de ses missions les fonds reçus.

Revue de Presse après Copenhage

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , | Posted On mercredi 23 décembre 2009


20.10.2009 | Le blogue de Richard Hétu
Le canular du jour
Les canulars se suivent mais ne se ressemblent pas. Des imposteurs de l’organisation The Yes Men, alliés au groupe international Avaaz.org, ont trompé plusieurs médias hier en organisant une conférence de presse au National Press Club de Washington au cours de laquelle ils se sont fait passer pour des représentants de la Chambre de commerce des États-Unis. Ils ont ainsi réussi à convaincre Reuters, CNBC et Fox Business News, entre autres, que la Chambre avait changé sa position de façon spectaculaire sur les changements climatiques et les projets de loi à l’étude au Congrès destinés à instaurer un marché du carbone. [...]

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22.10.2009 | Los Angeles Times
Remue-ménage à la Chambre de commerce des Etats-Unis
Plusieurs entreprises, dont Apple, ont claqué la porte du puissant lobby américain. Elles dénoncent son opposition au projet de loi sur le climat. [...]
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26.11.2009 | Mathieu Neu | actu-cci
Loi sur le climat, les raisons de la discorde
L’opposition de la puissante Fédération américaine des chambres de commerce au projet de loi Waxman-Markey, pilier du combat écologique, suscite de vifs débats. D’autres Chambres locales y sont plutôt favorables. Explications. [...]
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07.12.2009 | Par Walid Berissoul (CFJ)
Comment plomber la politique verte d'Obama en cinq leçons
Pas simple de se débarrasser de l'héritage de George Bush: les lobbies industriels se sont mobilisés comme jamais pour affaiblir le plan énergie-climat du président Barack Obama. Revue des grandes manoeuvres. [...]
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21.12.2009 | El País | José Ignacio Torreblanca
Et si l'Union européenne avait tout bon ?
Après l'échec de la conférence de Copenhague, le quotidien espagnol El País l'assure : seuls les Vingt-Sept ont les outils technologiques et institutionnels nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais qui a envie de suivre leur exemple . [...]
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21.12.2009 | The Asian Age
En refusant tout engagement contraignant, l'Inde et la Chine ont peut-être joué contre leur camp. Les deux pays seront désormais mal placés pour fustiger l'inaction des pays industrialisés dans la lutte contre le réchauffement climatique. [...]
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21.12.2009 | A.A. Agne | Wal Fadjri
Vu du Sénégal : quelles conséquences pour l'Afrique ?
L'Afrique est la grande perdante de la conférence de Copenhague. Elle espérait en tirer une importante compensation financière, elle devra se contenter de promesses en attendant des horizons plus cléments. [...]
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21.12.2009 | Andreas Mihm | Frankfurter Allgemeine Zeitung
Vu d'Allemagne : un fardeau de plus pour Angela Merkel
La chancelière se rêvait en héraut de la lutte contre le réchauffement. Le fiasco de Copenhague la place en porte-à-faux. Entre ambition écologique et intérêts économiques, elle devra choisir. [...]
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21.12.2009 | Boris Falikov | Gazeta.ru
Vu de Russie : du pain bénit pour les climatosceptiques
La Conférence de Copenhague sur le climat a montré à quel point l'écologisme s'apparente à une religion. Une religion à laquelle les Russes ne sont pas près de se convertir, ironise l'historien Boris Falikov, spécialiste des mouvements religieux. [...]
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21.12.2009 | Politiken
Vu du Danemark : un revers diplomatique
Le quotidien danois Politiken juge décevante la prestation livrée par le chef du gouvernement Lars Løkke Rasmussen, chargé d'accueillir les participants à la Conférence de l'ONU sur le climat. Le journal note "les faux pas et le manque évident de patience diplomatique du Premier ministre". [...]

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21.12.2009 | Noria Ait-Kheddache | L'Express
Les winners et losers de Copenhague
Le classement des gagnants et des perdants de Copenhague, le bilan carbone du sommet et la déception des pays pauvres: l'actu verte en trois brèves.
Qui sont les gagnants et les perdants du sommet de Copenhague? Et pour quelles raisons? Terra.eco a répondu à ces questions...
Les lobbies du pétrole et du charbon et les transports maritime et aérien sortent grands vainqueurs de la conférence de Copenhage: les engagementsqu'ils y ont prise ne les obligent à aucune limitation de leurs émissions. La Chine et l'Inde, qui placent leur croissance au-dessus des enjeux climatiques, repartent elles aussi avec un accord qui satisfaisant.
Peu d'engagements, et surtout pas de contraintes, pour les Etats-Unis, qui se soucient davantage de la réforme de leur système de santé que des enjeux climatiques.
Autre gagnant: Nicolas Sarkozy puisqu'il a gagné en crédibilité au en France et en Europe grâce à [...]
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21.12.2009 | Courrier International
Vu de Chine : un pas dans la bonne direction
"Un petit pas, mais essentiel", titre le China daily dans son éditorial. Le quotidien anglophone de Pékin, vitrine du gouvernement à l'étranger, concède que le résultat de la conférence deCopenhague est bien en deçà des attentes de certains. "Mais l'accord de Copenhague représente quand même un pas en avant, quoique
insatisfaisant, dans la lutte contre le réchauffement climatique (...) [...]

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21.12.2009 | Mise à jour : 22.12.2009
L'après-Copenhague
La Conférence de l'ONU sur le climat, qui s'est tenue du 7 au 18 décembre 2009 à Copenhague, a débouché le 19 décembre sur un accord minimum. Les 193 chefs d'Etat et de gouvernement présents n'ont pas réussi à s'engager ensemble à réduire de manière contraignante les émissions de gaz à effet de serre, seul moyen de limiter le réchauffement climatique et donc de sauver la planète d'une catastrophe écologique. [...]

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22.12.2009 | Noria Ait-Kheddache | L'Express
"Sarkozy n'a pas peur de l'échange viril "
Après l'échec de Copenhague, Nicolas Sarkozy a reçu les représentants des ONG à l'Elysée. Pascal Husting, le président de Greenpeace France, était de la partie.
Nicolas Sarkozy vous a reçu à l'Elysée cet après-midi. Quel était le but de cette rencontre?
Nous avons répondu à l'appel du président de la République avec l'objectif de comprendre certains points des négociations qui ont eu lieu à Copenhague. Il y avait également WWF, les Amis de la Terre et des experts comme Jean Jouzel et Hervé Le Treut.
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23.12.2009 |
Premières fissures dans l'accord
L'accord sur le climat conclu dans la soirée du 19 novembre à Copenhague est d'ores et déjà contesté de toutes parts, note en une le quotidien britannique Financial Times. [...]
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12.22.2009 | By Fiona Harvey in London, Amy Kazmin in New Delhi, Geoff Dyer in Beijing and Jonathan Wheatley in Sao Paulo | Financial Times
Climate change alliance crumbling
Cracks emerged on Tuesday in the alliance on climate change formed at the Copenhagen conference last week, with leading developing countries criticising the resulting accord.
The so-called Basic countries – Brazil, South Africa, India and China – backed the accord in a meeting with the US on Friday night, and it was also supported by almost all other nations at the talks, including all of the biggest emitters. [...]
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23.12.09 | Le Monde
Après Copenhague, les Européens guettés par des dissensions
Réunis, mardi 22 décembre à Bruxelles, les ministres de l'environnement européens devaient "analyser" les résultats du récent sommet mondial de Copenhague sur le climat. Andreas Carlgren, le ministre suédois, a donné le ton avant le début de cette rencontre : il a évoqué le "désastre" que représente, selon lui, l'accord minimal conclu à cette occasion. [...]
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23.12.2009
L'échec du sommet fait plonger le prix des quotas de CO2
"Le décevant sommet sur le climat de Copenhague produit déjà des effets mesurables, constate le quotidien danois Politiken : le prix des quotas européens d'émission de CO2 [ou EUA - EU Allowances] est en chute libre depuis le lundi 21 décembre. Ceux-ci valent désormais environ 13 euros la tonne, leur plus bas niveau depuis six mois." [...]

La Lettre de Mouloud Baubérot à Nicolas Sarkozy

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , | Posted On lundi 14 décembre 2009


Cher Nicolas, Mon cher compatriote,

Tu as écrit une tribune dans Le Monde (9 décembre) qui a retenu toute mon attention. En effet, tu t’adresse à tes « compatriotes musulmans », et c’est mon cas, moi Mouloud Baubérot, frère siamois de celui qui tient ce blog.
Comme une lettre ne doit pas rester sans réponse, alors j’ai décidé, à mon tour de t’écrire. Après tout, toi aussi tu es mon « compatriote ». Et puis, comme je suis professeur d’histoire en terminale, j’ai l’habitude de corriger des copies.

Nous allons le voir, il y a plein de belles idées dans ta lettre, et je vais pouvoir te citer souvent.
Mais tu t’as commis une légère erreur de perspective, qui gâche un peu ton propos. Et comme cela vous concerne en particulier ton frère siamois et toi, permets moi de la rectifier.

Avant, par politesse, il faut que je me présente très brièvement. Ma famille provient de Constantine, ville française depuis 1837 et chef lieu d’un département français depuis 1848. Nous sommes donc d’anciens Français.
D’autres nous ont rejoint peu de temps après et sont devenus Français, en 1860, tel les Niçois et les Savoyards.[2] Nous avons intégré volontiers ces "nouveaux arrivants" et avons ajouté la pizza à nos coutumes alimentaires.
Et au siècle suivant, bien d’autres encore sont venus, puisqu’il paraît qu’un quart des Français ont au moins un grand parent « étranger ».

Certains « arrivaient » de l’Europe centrale, bien différente de notre civilisation méditerranéenne. Mais, comme tu l’écris très bien, nous sommes très « accueillants », nous autres.
Alors nous avons donc accueilli parmi eux, un certain Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, qui fuyait l’avancée de l’Armée Rouge en 1944.
Nous sommes tellement « accueillants » que nous avons fait de son fils, ton frère siamois, immigré de la seconde génération, un Président de notre belle République.
Comment être plus accueillants ?

Mais faudrait quand même pas tout confondre : entre lui et moi vois-tu, c’est moi qui accueille, et lui qui est accueilli. Ne l’oublie pas.

Ceci précisé, je suis tout à fait d’accord avec ce que tu écris :
Moi, Mouloud, l’accueillant, j’offre à ton frère siamois et à toi-même, « la reconnaissance de ce que l’autre peut lui apporter ». Mais je demande, à « celui qui arrive,  le respect de ce qui était là avant vous »
Et, je vais y revenir, quand les Sarkozy sont devenus Français, le ciel de Paris s’ornait d’une Grande Mosquée, avec un beau minaret.

Je suis d’accord, moi Mouloud qui t’accueille, je dois te faire « l’offre de partager (mon) héritage, (mon) histoire [y compris en classe de terminale], (ma) civilisation), (mon) art de vivre. »
Tiens, je t’invite volontiers à venir manger un couscous avec moi.

Mais, naturellement, toi « qui arrive », ou toi dont c’est juste le père qui est arrivé, je te demande, comme tu l’écris toi-même, d’avoir « la volonté de (t)’inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société que (tu vas) contribuer à transformer, dans cette histoire que (tu vas) désormais contribuer à écrire. »

« Sans brutalité » : tu as bien raison, c’est important ça.
Nous, anciens Français, nous ne jouons pas au matamore, aux « tu causes tu causes, c’est tout ce que tu sais faire » ; nous n’aimons pas trop tout ce qui est « bling-bling ».
Nous aimons, tu le soulignes, « l’humble discrétion » et nous comptons sur toi pour être exemplaire dans ce domaine.
Nous comptons sur toi, pour, comme tu l’affirmes que cela doit être le cas des « nouveaux arrivants », de te « garder de toute ostentation et de toute provocation ».
 Car, toi dont le père a fui le totalitarisme, tu dois être bien « conscient de la chance que (tu as) de vivre sur une terre de liberté ».
Et cela te donne le devoir de n'en supprimer aucune. Or, quand j’apprends certaines de tes décisions, je suis inquiet à ce sujet.

Contrairement à moi, puisque tu n’es en France que depuis une seule génération, tu as encore beaucoup de choses à apprendre quant aux « valeurs de la République (qui) sont partie intégrante de notre identité nationale ».
Vu ta fonction, il faut que tu l’apprennes vite car « tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec. »
Mais, je ne suis pas inquiet : tu es très doué
Donc, il suffit que je te précise un peu les choses, notamment sur la laïcité dont je parle souvent à mes élèves dans mes cours de terminale, et tu obtiendras une brillante note.

D’abord, la laïcité, ce n’est nullement « la séparation du temporel et du spirituel » comme tu l’écris
Cette expression, elle fleure le Moyen Age, la société de chrétienté, bref l’exact contraire de la société laïque.
Comme tu as publié ta tribune le 9 décembre, jour anniversaire de la « séparation des Eglises et de l’Etat », ta formule est particulièrement malheureuse.
Le « spirituel » et le « temporel », ce sont des notions théologiques, et cela connotait des pouvoirs.
La lutte de l’Empereur et du Pape, c’était la lutte du « pouvoir temporel » pour s’imposer face au « pouvoir spirituel ». Deux souverainetés.
En laïcité, seul « le peuple » est souverain et, en conséquence,  le seul « pouvoir » est le pouvoir politique qui émane de lui. Le pouvoir, écrit Max Weber, a « le monopole de la violence légitime » : il peut réprimer par la loi.
La religion n’est pas sur le même plan. Et peut avoir, elle, autorité, si l'on est convaincu de sa validité.
Mais elle ne doit pas disposer de pouvoir.

Bon, la première leçon étant apprise, passons à la seconde.
Elle concerne aussi la laïcité.
Tu fais preuve d'une curieuse obsession des minarets et tu sembles assez ignorant à ce sujet.
Pour être concret, je vais te raconter l’histoire de France en la reliant à ma propre histoire d’ancien Français, du temps où toi, tu ne l’étais pas encore.
Pendant la guerre 1914-1918, mon arrière grand-père est mort au front, comme, malheureusement, beaucoup de Français, de diverses régions : Algérie, Savoie, ou Limousin, « petite patrie » de mon frère siamois.
Mais si je te raconte cela, ce n’est pas pour me cantonner dans la petite histoire, celle de ma famille, c’est pour rappeler l’Histoire tout court.
Car nous avons été environ 100000, oui cent mille, musulmans a mourir ou a être blessés au combat pour la France.
Nous étions déjà tellement « arrivés » en France, que nous y sommes morts !
Et que les « tirailleurs maghrébins (…) se forgèrent lors de cette guerre la réputation de troupe d’assaut par excellence »[3]
Ces combats avaient lieu dans cette partie de la France appelée « métropole ». Ma famille y était venue, à cette occasion, et elle y est restée. A Paris, précisément.
Comme nous commencions à être assez nombreux, et provenant, outre la France, de différents pays, la République laïque a eu une très bonne idée : construire une mosquée, avec un beau minaret bien sûr.
Elle avait décidé, en 1905, de « garantir le libre exercice du culte » (Article I de la loi de séparation).
« Garantir », c’est plus que respecter. C’est prendre les dispositions nécessaires pour assurer son bon fonctionnement.

Pourquoi passes-tu tant de temps, dans ton texte, à nous parler des minarets ?
Cela n’a vraiment pas été un problème. Bien au contraire.
Et pourtant, ils étaient très laïques, tu sais, plus laïques que toi, mon cher chanoine, les rad’soc (radicaux-socialistes), les Edouard Herriot, ou Léon Bourgeois (un des « pères » de la morale laïque) qui ont pris la décision de consacrer des fonds publics à la construction de cette mosquée, de ce minaret.

Tu sais, j’aime bien fréquenter les bibliothèques. J’y ai trouvé un ouvrage d’un historien qui retrace l’histoire de cette construction. Et c’est fort intéressant.
« Il est a remarquer, écrit son auteur, Alain Boyer, que personne n’a soulevé à l’époque le problème de la compatibilité de cette subvention avec l’article 2 de la loi de 1905, concernant la séparation des Eglises et de l’Etat qui dispose la République ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ; il aurait pu d’ailleurs être répondu que l’Etat ne finançait que la partie culturelle, l’institut, et non pas la mosquée proprement dite, c'est-à-dire le lieu de culte. »[4]

« Il aurait pu être répondu» :
Donc c’est plus tard que l’on a justifié ainsi les subventions de l’Etat et de la ville de Paris. Sur le moment, on s’est contenté de trouver cette construction nullement incompatible avec la loi de séparation.
Tellement peu incompatible que non seulement elle n’a pas été évoquée, mais que le rapport de la Commission des finances présenté par Herriot (en 1920) évoque explicitement la mosquée en même temps que la bibliothèque et la salle de conférences.
« Le financement d’un lieu de culte par la République, précise l’historien M. Renard, fut donc voté en toute conscience, malgré la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. On parla surtout de la reconnaissance de la France pour l’indéfectible loyauté de ses fils musulmans. »[5]

Comment conciliait-on cela avec la loi de 1905 ? On en est réduit à des suppositions.
Une me semble fort plausible, on a raisonné par analogie : en effet la conséquence de l’article 1 de la loi de 1905, de sa garantie du libre exercice des cultes avait été double :
-         d’une part la mise à disposition gracieuse (donc manque à gagner par absence de loyer!) des édifices du culte existants en 1905 et propriété publique (des milliers et des milliers !), mise à dispostion aux religions correspondantes à ces édifices (et on y a ajouté presque tout de suite le droit de faire des réparations sur fonds publics) ;
-         d’autre part, la possibilité (prévue dans l’article 2 lui-même) de payer des aumôniers pour garantir le libre exercice du culte dans les lieux clos : hôpitaux, prisons, armée, internats des lycées,…

On s’est dit : étant donné tout ce que l’on consent financièrement pour garantir l’exercice des cultes catholique, juif, protestant, c’est bien le moins de donner des subventions publiques pour une Grande mosquée et son minaret.
D’ailleurs le père de la loi de 1905 Aristide Briand avait dit à son propos : « En cas de silence des textes ou de doute sur leur portée, c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. »


De plus, et je vais t’étonner Nicolas, les laïques, ils aimaient bien les minarets.
Lors de la détermination de la qibla (direction de La Mecque), en mars 1922, le représentant du gouvernement, Maurice Colrat, a prononcé un très beau discours. Il a déclaré notamment:
« Quand s’érigera, au dessus des toits de la ville, le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de  France qu’une prière de plus, dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »
Et tous les dirigeants et militants laïques présents l’ont chaleureusement applaudi.

Ils étaient comme cela les laïques : ils assumaient, mais ne voulaient pas « valoriser » les « racines chrétiennes de la France ».
Ils estimaient, au contraire, que le pluralisme religieux faisait partie de son histoire, de son identité nationale laïque.
Et plus il y avait de prières différentes, plus ils étaient contents.

Le 15 juillet 1926, la grande mosquée a été inaugurée en présence de ton prédécesseur, Gaston Doumergue, le président de la République.

J’ai plein d’autres choses à t’écrire à propos de ton discours. Mais la bonne pédagogie veut que l’on ne cherche pas à en dire trop en une seule fois.
Pour le moment, assimile bien ces deux premières leçons.
Ecris nous vite une seconde tribune qui rectifie le tir.
Et on reviendra ensuite sur le « communautarisme » notamment, car la (en un seul mot ?) il y a aussi quelques petites choses à reprendre.

Ton cher compatriote
Mouloud Baubérot

[1] Notamment (mais pas seulement) le fait que "citoyens" pour quelques uns ou "sujets" pour la plupart, les habitants des colonies étaient de nationalité française, même s’il s’agissait d’une « nationalité dénaturée », selon l’expression de P. Weil.
Et sur cette dualité sujet-citoyen, le Blog en a déjà parlé à plusieurs reprises, notamment dans les Notes consacrées au livre de T. Shepard sur l'Algérie.
Cette Note ne pouvait pas reprendre tous les problèmes et ne prétendait nullement à une exemplarité de la conduite de la France. Au contraire, la position de Sarkozy prend place dans une longue histoire que la France n’a pas encore affrontée de face.  
[2] Un Savoyard m’a d’ailleurs écrit pour me dire qu’il ne manquait jamais de signaler qu’il était français depuis moins longtemps que les Algériens.
[3] B. Recham, in Collectif, Histoire de l’Islam en France, Albin Michel, 2006, 743.
[4] A. Boyer, L’Institut musulman de la Mosquée de Paris, Paris, CREAM, 1992, p. 26.
[5] M. Renard, in Histoire de l’islam…, 722.



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