Haïti : géomobilisation d’un nouveau genre !

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , , , | Posted On dimanche 21 février 2010

[SIG La lettre - Janv. 2010]
La mobilisation de la communauté géomatique après le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier a été sans précédent. À quoi est-elle liée ? Certainement à l’ampleur du phénomène qui a soulevé une émotion nationale et planétaire, mais aussi à une conjonction technique qui a permis à chacun d’apporter sa modeste contribution cartographique. Du coup, une pléthore de cartes et de mash-up de toutes sortes ont envahi la toile en moins de deux semaines. Tous utiles ? Pas si sûr…










Haiti-Charte


Journaux télévisés, blogs des grands médias… tous ont fait au moins un petit reportage ou billet sur la cartographie d’Haïti, à la suite du séisme. Ça y est, cette fois-ci, la carte est vraiment à l’honneur, satellites à très haute résolution et OpenStreetMap en tête ! Qu’est ce qui a changé depuis le tsunami de 2004 ? Essentiellement deux choses : la disponibilité très rapide d’images provenant de satellites à très haute résolution spatiale et la préexistence d’outils collaboratifs pour cartographier le monde. Le résultat est quantitativement impressionnant.

Une organisation officielle efficace
Rappelons tout d’abord que la Charte internationale espace et catastrophes majeures a bien fonctionné. Elle a été activée en moins de deux heures par la sécurité civile française, suivie quelques heures plus tard par les Nations unies et les protections civiles canadiennes et américaines. (lire la suite ...)

Un travail de fourmi

« En deux semaines, nous avons comptabilisé plus de 1 000 heures de travail, dont un bon quart en dehors des heures habituelles de bureau, précise Paul de Fraipont. Nous avons mobilisé environ douze ingénieurs chaque jour, et à peine moins chaque nuit pour produire une vingtaine de cartes. » Même si le SERTIT et la DLR travaillent en suivant des méthodologies bien éprouvées, chaque catastrophe demande de longues heures de travail, compte tenu des spécificités du phénomène, de l’habitat et des capteurs utilisés. (lire la suite ...)

Google encore vainqueur

À l’heure de l’émotion mondiale, de la transparence et de la course au trafic maximal sur les sites Internet, les fournisseurs d’images ont vite fait le choix de mettre les images acquises à la disposition de tous. Ainsi, il n’est plus besoin d’être un professionnel dûment estampillé ou très au fait des serveurs cachés de la NASA, pour naviguer sur les images GeoEye ou WorldView. (lire la suite ...)













Haiti-NYT

L’animation du New-York Times

OpenStreetMap se fait une place dans la cour des grands
Dès l’apparition des premières images GeoEye, les membres d’OpenStreetMap se sont mis au travail pour densifier la carte de Port-au-Prince, puis des autres villes touchées avec quelques jours de délais. Selon un processus bien organisé, bâti autour de wikis dédiés et de Twitter, des messages simples et clairs ont permis aux contributeurs d’utiliser les images à très haute résolution pour saisir des vecteurs des rues, des toponymes, les édifices détruits, les ponts et les routes obstrués (lire la suite ...).

Cartographies volontaire et officielle réconciliées
Ces données ont ainsi été intégrées très rapidement dans tous les mash-ups et globes virtuels, et elles ont servi de base vectorielle aux travaux les plus officiels puisque les légendes de certaines cartes de l’UNOSAT renvoient à OpenStreetMap. D’ailleurs, la fondation OSM a publié un communiqué de presse le 24 janvier (lire la suite ...).
 







Haiti-OSM-apres


Et si c’était trop ?
Mais tout ce travail est-il réellement exploité ? La question, même si elle peut paraître dérangeante, doit être posée car c’est de la place de l’information géographique dans notre société dont il est question. Alors que cet épisode vient de montrer que démarches volontaires et officielles peuvent s’enrichir mutuellement, est-ce au profit de produits cartographiques (ou de leurs dérivés) plus utiles ? La disponibilité d’images à très haute résolution a permis d’affiner les analyses et les représentations, mais (lire la suite ...).


La charte : www.disasterscharter.org
Suivi des actions menées dans le domaine de la géomatique suite au séisme : http://groups.google.com/group/crisismappers
http://hypercube.telascience.org/haiti/ : le mash-up le plus complet sur toutes les images et données accessibles…

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