Revue de Presse après Copenhage

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , | Posted On mercredi 23 décembre 2009


20.10.2009 | Le blogue de Richard Hétu
Le canular du jour
Les canulars se suivent mais ne se ressemblent pas. Des imposteurs de l’organisation The Yes Men, alliés au groupe international Avaaz.org, ont trompé plusieurs médias hier en organisant une conférence de presse au National Press Club de Washington au cours de laquelle ils se sont fait passer pour des représentants de la Chambre de commerce des États-Unis. Ils ont ainsi réussi à convaincre Reuters, CNBC et Fox Business News, entre autres, que la Chambre avait changé sa position de façon spectaculaire sur les changements climatiques et les projets de loi à l’étude au Congrès destinés à instaurer un marché du carbone. [...]

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22.10.2009 | Los Angeles Times
Remue-ménage à la Chambre de commerce des Etats-Unis
Plusieurs entreprises, dont Apple, ont claqué la porte du puissant lobby américain. Elles dénoncent son opposition au projet de loi sur le climat. [...]
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26.11.2009 | Mathieu Neu | actu-cci
Loi sur le climat, les raisons de la discorde
L’opposition de la puissante Fédération américaine des chambres de commerce au projet de loi Waxman-Markey, pilier du combat écologique, suscite de vifs débats. D’autres Chambres locales y sont plutôt favorables. Explications. [...]
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07.12.2009 | Par Walid Berissoul (CFJ)
Comment plomber la politique verte d'Obama en cinq leçons
Pas simple de se débarrasser de l'héritage de George Bush: les lobbies industriels se sont mobilisés comme jamais pour affaiblir le plan énergie-climat du président Barack Obama. Revue des grandes manoeuvres. [...]
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21.12.2009 | El País | José Ignacio Torreblanca
Et si l'Union européenne avait tout bon ?
Après l'échec de la conférence de Copenhague, le quotidien espagnol El País l'assure : seuls les Vingt-Sept ont les outils technologiques et institutionnels nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais qui a envie de suivre leur exemple . [...]
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21.12.2009 | The Asian Age
En refusant tout engagement contraignant, l'Inde et la Chine ont peut-être joué contre leur camp. Les deux pays seront désormais mal placés pour fustiger l'inaction des pays industrialisés dans la lutte contre le réchauffement climatique. [...]
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21.12.2009 | A.A. Agne | Wal Fadjri
Vu du Sénégal : quelles conséquences pour l'Afrique ?
L'Afrique est la grande perdante de la conférence de Copenhague. Elle espérait en tirer une importante compensation financière, elle devra se contenter de promesses en attendant des horizons plus cléments. [...]
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21.12.2009 | Andreas Mihm | Frankfurter Allgemeine Zeitung
Vu d'Allemagne : un fardeau de plus pour Angela Merkel
La chancelière se rêvait en héraut de la lutte contre le réchauffement. Le fiasco de Copenhague la place en porte-à-faux. Entre ambition écologique et intérêts économiques, elle devra choisir. [...]
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21.12.2009 | Boris Falikov | Gazeta.ru
Vu de Russie : du pain bénit pour les climatosceptiques
La Conférence de Copenhague sur le climat a montré à quel point l'écologisme s'apparente à une religion. Une religion à laquelle les Russes ne sont pas près de se convertir, ironise l'historien Boris Falikov, spécialiste des mouvements religieux. [...]
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21.12.2009 | Politiken
Vu du Danemark : un revers diplomatique
Le quotidien danois Politiken juge décevante la prestation livrée par le chef du gouvernement Lars Løkke Rasmussen, chargé d'accueillir les participants à la Conférence de l'ONU sur le climat. Le journal note "les faux pas et le manque évident de patience diplomatique du Premier ministre". [...]

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21.12.2009 | Noria Ait-Kheddache | L'Express
Les winners et losers de Copenhague
Le classement des gagnants et des perdants de Copenhague, le bilan carbone du sommet et la déception des pays pauvres: l'actu verte en trois brèves.
Qui sont les gagnants et les perdants du sommet de Copenhague? Et pour quelles raisons? Terra.eco a répondu à ces questions...
Les lobbies du pétrole et du charbon et les transports maritime et aérien sortent grands vainqueurs de la conférence de Copenhage: les engagementsqu'ils y ont prise ne les obligent à aucune limitation de leurs émissions. La Chine et l'Inde, qui placent leur croissance au-dessus des enjeux climatiques, repartent elles aussi avec un accord qui satisfaisant.
Peu d'engagements, et surtout pas de contraintes, pour les Etats-Unis, qui se soucient davantage de la réforme de leur système de santé que des enjeux climatiques.
Autre gagnant: Nicolas Sarkozy puisqu'il a gagné en crédibilité au en France et en Europe grâce à [...]
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21.12.2009 | Courrier International
Vu de Chine : un pas dans la bonne direction
"Un petit pas, mais essentiel", titre le China daily dans son éditorial. Le quotidien anglophone de Pékin, vitrine du gouvernement à l'étranger, concède que le résultat de la conférence deCopenhague est bien en deçà des attentes de certains. "Mais l'accord de Copenhague représente quand même un pas en avant, quoique
insatisfaisant, dans la lutte contre le réchauffement climatique (...) [...]

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21.12.2009 | Mise à jour : 22.12.2009
L'après-Copenhague
La Conférence de l'ONU sur le climat, qui s'est tenue du 7 au 18 décembre 2009 à Copenhague, a débouché le 19 décembre sur un accord minimum. Les 193 chefs d'Etat et de gouvernement présents n'ont pas réussi à s'engager ensemble à réduire de manière contraignante les émissions de gaz à effet de serre, seul moyen de limiter le réchauffement climatique et donc de sauver la planète d'une catastrophe écologique. [...]

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22.12.2009 | Noria Ait-Kheddache | L'Express
"Sarkozy n'a pas peur de l'échange viril "
Après l'échec de Copenhague, Nicolas Sarkozy a reçu les représentants des ONG à l'Elysée. Pascal Husting, le président de Greenpeace France, était de la partie.
Nicolas Sarkozy vous a reçu à l'Elysée cet après-midi. Quel était le but de cette rencontre?
Nous avons répondu à l'appel du président de la République avec l'objectif de comprendre certains points des négociations qui ont eu lieu à Copenhague. Il y avait également WWF, les Amis de la Terre et des experts comme Jean Jouzel et Hervé Le Treut.
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23.12.2009 |
Premières fissures dans l'accord
L'accord sur le climat conclu dans la soirée du 19 novembre à Copenhague est d'ores et déjà contesté de toutes parts, note en une le quotidien britannique Financial Times. [...]
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12.22.2009 | By Fiona Harvey in London, Amy Kazmin in New Delhi, Geoff Dyer in Beijing and Jonathan Wheatley in Sao Paulo | Financial Times
Climate change alliance crumbling
Cracks emerged on Tuesday in the alliance on climate change formed at the Copenhagen conference last week, with leading developing countries criticising the resulting accord.
The so-called Basic countries – Brazil, South Africa, India and China – backed the accord in a meeting with the US on Friday night, and it was also supported by almost all other nations at the talks, including all of the biggest emitters. [...]
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23.12.09 | Le Monde
Après Copenhague, les Européens guettés par des dissensions
Réunis, mardi 22 décembre à Bruxelles, les ministres de l'environnement européens devaient "analyser" les résultats du récent sommet mondial de Copenhague sur le climat. Andreas Carlgren, le ministre suédois, a donné le ton avant le début de cette rencontre : il a évoqué le "désastre" que représente, selon lui, l'accord minimal conclu à cette occasion. [...]
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23.12.2009
L'échec du sommet fait plonger le prix des quotas de CO2
"Le décevant sommet sur le climat de Copenhague produit déjà des effets mesurables, constate le quotidien danois Politiken : le prix des quotas européens d'émission de CO2 [ou EUA - EU Allowances] est en chute libre depuis le lundi 21 décembre. Ceux-ci valent désormais environ 13 euros la tonne, leur plus bas niveau depuis six mois." [...]

La Lettre de Mouloud Baubérot à Nicolas Sarkozy

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , | Posted On lundi 14 décembre 2009


Cher Nicolas, Mon cher compatriote,

Tu as écrit une tribune dans Le Monde (9 décembre) qui a retenu toute mon attention. En effet, tu t’adresse à tes « compatriotes musulmans », et c’est mon cas, moi Mouloud Baubérot, frère siamois de celui qui tient ce blog.
Comme une lettre ne doit pas rester sans réponse, alors j’ai décidé, à mon tour de t’écrire. Après tout, toi aussi tu es mon « compatriote ». Et puis, comme je suis professeur d’histoire en terminale, j’ai l’habitude de corriger des copies.

Nous allons le voir, il y a plein de belles idées dans ta lettre, et je vais pouvoir te citer souvent.
Mais tu t’as commis une légère erreur de perspective, qui gâche un peu ton propos. Et comme cela vous concerne en particulier ton frère siamois et toi, permets moi de la rectifier.

Avant, par politesse, il faut que je me présente très brièvement. Ma famille provient de Constantine, ville française depuis 1837 et chef lieu d’un département français depuis 1848. Nous sommes donc d’anciens Français.
D’autres nous ont rejoint peu de temps après et sont devenus Français, en 1860, tel les Niçois et les Savoyards.[2] Nous avons intégré volontiers ces "nouveaux arrivants" et avons ajouté la pizza à nos coutumes alimentaires.
Et au siècle suivant, bien d’autres encore sont venus, puisqu’il paraît qu’un quart des Français ont au moins un grand parent « étranger ».

Certains « arrivaient » de l’Europe centrale, bien différente de notre civilisation méditerranéenne. Mais, comme tu l’écris très bien, nous sommes très « accueillants », nous autres.
Alors nous avons donc accueilli parmi eux, un certain Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, qui fuyait l’avancée de l’Armée Rouge en 1944.
Nous sommes tellement « accueillants » que nous avons fait de son fils, ton frère siamois, immigré de la seconde génération, un Président de notre belle République.
Comment être plus accueillants ?

Mais faudrait quand même pas tout confondre : entre lui et moi vois-tu, c’est moi qui accueille, et lui qui est accueilli. Ne l’oublie pas.

Ceci précisé, je suis tout à fait d’accord avec ce que tu écris :
Moi, Mouloud, l’accueillant, j’offre à ton frère siamois et à toi-même, « la reconnaissance de ce que l’autre peut lui apporter ». Mais je demande, à « celui qui arrive,  le respect de ce qui était là avant vous »
Et, je vais y revenir, quand les Sarkozy sont devenus Français, le ciel de Paris s’ornait d’une Grande Mosquée, avec un beau minaret.

Je suis d’accord, moi Mouloud qui t’accueille, je dois te faire « l’offre de partager (mon) héritage, (mon) histoire [y compris en classe de terminale], (ma) civilisation), (mon) art de vivre. »
Tiens, je t’invite volontiers à venir manger un couscous avec moi.

Mais, naturellement, toi « qui arrive », ou toi dont c’est juste le père qui est arrivé, je te demande, comme tu l’écris toi-même, d’avoir « la volonté de (t)’inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société que (tu vas) contribuer à transformer, dans cette histoire que (tu vas) désormais contribuer à écrire. »

« Sans brutalité » : tu as bien raison, c’est important ça.
Nous, anciens Français, nous ne jouons pas au matamore, aux « tu causes tu causes, c’est tout ce que tu sais faire » ; nous n’aimons pas trop tout ce qui est « bling-bling ».
Nous aimons, tu le soulignes, « l’humble discrétion » et nous comptons sur toi pour être exemplaire dans ce domaine.
Nous comptons sur toi, pour, comme tu l’affirmes que cela doit être le cas des « nouveaux arrivants », de te « garder de toute ostentation et de toute provocation ».
 Car, toi dont le père a fui le totalitarisme, tu dois être bien « conscient de la chance que (tu as) de vivre sur une terre de liberté ».
Et cela te donne le devoir de n'en supprimer aucune. Or, quand j’apprends certaines de tes décisions, je suis inquiet à ce sujet.

Contrairement à moi, puisque tu n’es en France que depuis une seule génération, tu as encore beaucoup de choses à apprendre quant aux « valeurs de la République (qui) sont partie intégrante de notre identité nationale ».
Vu ta fonction, il faut que tu l’apprennes vite car « tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec. »
Mais, je ne suis pas inquiet : tu es très doué
Donc, il suffit que je te précise un peu les choses, notamment sur la laïcité dont je parle souvent à mes élèves dans mes cours de terminale, et tu obtiendras une brillante note.

D’abord, la laïcité, ce n’est nullement « la séparation du temporel et du spirituel » comme tu l’écris
Cette expression, elle fleure le Moyen Age, la société de chrétienté, bref l’exact contraire de la société laïque.
Comme tu as publié ta tribune le 9 décembre, jour anniversaire de la « séparation des Eglises et de l’Etat », ta formule est particulièrement malheureuse.
Le « spirituel » et le « temporel », ce sont des notions théologiques, et cela connotait des pouvoirs.
La lutte de l’Empereur et du Pape, c’était la lutte du « pouvoir temporel » pour s’imposer face au « pouvoir spirituel ». Deux souverainetés.
En laïcité, seul « le peuple » est souverain et, en conséquence,  le seul « pouvoir » est le pouvoir politique qui émane de lui. Le pouvoir, écrit Max Weber, a « le monopole de la violence légitime » : il peut réprimer par la loi.
La religion n’est pas sur le même plan. Et peut avoir, elle, autorité, si l'on est convaincu de sa validité.
Mais elle ne doit pas disposer de pouvoir.

Bon, la première leçon étant apprise, passons à la seconde.
Elle concerne aussi la laïcité.
Tu fais preuve d'une curieuse obsession des minarets et tu sembles assez ignorant à ce sujet.
Pour être concret, je vais te raconter l’histoire de France en la reliant à ma propre histoire d’ancien Français, du temps où toi, tu ne l’étais pas encore.
Pendant la guerre 1914-1918, mon arrière grand-père est mort au front, comme, malheureusement, beaucoup de Français, de diverses régions : Algérie, Savoie, ou Limousin, « petite patrie » de mon frère siamois.
Mais si je te raconte cela, ce n’est pas pour me cantonner dans la petite histoire, celle de ma famille, c’est pour rappeler l’Histoire tout court.
Car nous avons été environ 100000, oui cent mille, musulmans a mourir ou a être blessés au combat pour la France.
Nous étions déjà tellement « arrivés » en France, que nous y sommes morts !
Et que les « tirailleurs maghrébins (…) se forgèrent lors de cette guerre la réputation de troupe d’assaut par excellence »[3]
Ces combats avaient lieu dans cette partie de la France appelée « métropole ». Ma famille y était venue, à cette occasion, et elle y est restée. A Paris, précisément.
Comme nous commencions à être assez nombreux, et provenant, outre la France, de différents pays, la République laïque a eu une très bonne idée : construire une mosquée, avec un beau minaret bien sûr.
Elle avait décidé, en 1905, de « garantir le libre exercice du culte » (Article I de la loi de séparation).
« Garantir », c’est plus que respecter. C’est prendre les dispositions nécessaires pour assurer son bon fonctionnement.

Pourquoi passes-tu tant de temps, dans ton texte, à nous parler des minarets ?
Cela n’a vraiment pas été un problème. Bien au contraire.
Et pourtant, ils étaient très laïques, tu sais, plus laïques que toi, mon cher chanoine, les rad’soc (radicaux-socialistes), les Edouard Herriot, ou Léon Bourgeois (un des « pères » de la morale laïque) qui ont pris la décision de consacrer des fonds publics à la construction de cette mosquée, de ce minaret.

Tu sais, j’aime bien fréquenter les bibliothèques. J’y ai trouvé un ouvrage d’un historien qui retrace l’histoire de cette construction. Et c’est fort intéressant.
« Il est a remarquer, écrit son auteur, Alain Boyer, que personne n’a soulevé à l’époque le problème de la compatibilité de cette subvention avec l’article 2 de la loi de 1905, concernant la séparation des Eglises et de l’Etat qui dispose la République ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ; il aurait pu d’ailleurs être répondu que l’Etat ne finançait que la partie culturelle, l’institut, et non pas la mosquée proprement dite, c'est-à-dire le lieu de culte. »[4]

« Il aurait pu être répondu» :
Donc c’est plus tard que l’on a justifié ainsi les subventions de l’Etat et de la ville de Paris. Sur le moment, on s’est contenté de trouver cette construction nullement incompatible avec la loi de séparation.
Tellement peu incompatible que non seulement elle n’a pas été évoquée, mais que le rapport de la Commission des finances présenté par Herriot (en 1920) évoque explicitement la mosquée en même temps que la bibliothèque et la salle de conférences.
« Le financement d’un lieu de culte par la République, précise l’historien M. Renard, fut donc voté en toute conscience, malgré la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. On parla surtout de la reconnaissance de la France pour l’indéfectible loyauté de ses fils musulmans. »[5]

Comment conciliait-on cela avec la loi de 1905 ? On en est réduit à des suppositions.
Une me semble fort plausible, on a raisonné par analogie : en effet la conséquence de l’article 1 de la loi de 1905, de sa garantie du libre exercice des cultes avait été double :
-         d’une part la mise à disposition gracieuse (donc manque à gagner par absence de loyer!) des édifices du culte existants en 1905 et propriété publique (des milliers et des milliers !), mise à dispostion aux religions correspondantes à ces édifices (et on y a ajouté presque tout de suite le droit de faire des réparations sur fonds publics) ;
-         d’autre part, la possibilité (prévue dans l’article 2 lui-même) de payer des aumôniers pour garantir le libre exercice du culte dans les lieux clos : hôpitaux, prisons, armée, internats des lycées,…

On s’est dit : étant donné tout ce que l’on consent financièrement pour garantir l’exercice des cultes catholique, juif, protestant, c’est bien le moins de donner des subventions publiques pour une Grande mosquée et son minaret.
D’ailleurs le père de la loi de 1905 Aristide Briand avait dit à son propos : « En cas de silence des textes ou de doute sur leur portée, c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. »


De plus, et je vais t’étonner Nicolas, les laïques, ils aimaient bien les minarets.
Lors de la détermination de la qibla (direction de La Mecque), en mars 1922, le représentant du gouvernement, Maurice Colrat, a prononcé un très beau discours. Il a déclaré notamment:
« Quand s’érigera, au dessus des toits de la ville, le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de  France qu’une prière de plus, dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »
Et tous les dirigeants et militants laïques présents l’ont chaleureusement applaudi.

Ils étaient comme cela les laïques : ils assumaient, mais ne voulaient pas « valoriser » les « racines chrétiennes de la France ».
Ils estimaient, au contraire, que le pluralisme religieux faisait partie de son histoire, de son identité nationale laïque.
Et plus il y avait de prières différentes, plus ils étaient contents.

Le 15 juillet 1926, la grande mosquée a été inaugurée en présence de ton prédécesseur, Gaston Doumergue, le président de la République.

J’ai plein d’autres choses à t’écrire à propos de ton discours. Mais la bonne pédagogie veut que l’on ne cherche pas à en dire trop en une seule fois.
Pour le moment, assimile bien ces deux premières leçons.
Ecris nous vite une seconde tribune qui rectifie le tir.
Et on reviendra ensuite sur le « communautarisme » notamment, car la (en un seul mot ?) il y a aussi quelques petites choses à reprendre.

Ton cher compatriote
Mouloud Baubérot

[1] Notamment (mais pas seulement) le fait que "citoyens" pour quelques uns ou "sujets" pour la plupart, les habitants des colonies étaient de nationalité française, même s’il s’agissait d’une « nationalité dénaturée », selon l’expression de P. Weil.
Et sur cette dualité sujet-citoyen, le Blog en a déjà parlé à plusieurs reprises, notamment dans les Notes consacrées au livre de T. Shepard sur l'Algérie.
Cette Note ne pouvait pas reprendre tous les problèmes et ne prétendait nullement à une exemplarité de la conduite de la France. Au contraire, la position de Sarkozy prend place dans une longue histoire que la France n’a pas encore affrontée de face.  
[2] Un Savoyard m’a d’ailleurs écrit pour me dire qu’il ne manquait jamais de signaler qu’il était français depuis moins longtemps que les Algériens.
[3] B. Recham, in Collectif, Histoire de l’Islam en France, Albin Michel, 2006, 743.
[4] A. Boyer, L’Institut musulman de la Mosquée de Paris, Paris, CREAM, 1992, p. 26.
[5] M. Renard, in Histoire de l’islam…, 722.



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Dessins: en haut, Jean-Paul Piérot(?) ; en bas, Réseau Éducation Sans Frontières

L'heure n'est plus aux diagnostics mais à l'action.

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , | Posted On mardi 8 décembre 2009

 

L'ouverture du Sommet des Nations Unies sur le Climat s'est déroulée hier dans un certain climat d'espoir... "Please help the World" voilà le message qui est passé pour l'ouverture du sommet. Voir le film d'ouverture. Copenhague sera, deux semaines durant, le théâtre de débats engagés et de décisions incontournables. Voir le site officiel, en.cop15.dk .

Agir?
La conférence a commencé mais, sait-on jamais, vous pouvez peut-être encore influencer les décisions de nos dirigeants politiques... :



Bring your voice to the world leaders at COP15 - the most important conference on climate change in a decade. As nations seek an agreement to protect the world we want your views from all across the world.

Your vote will be presented to world leaders at the COP15 UN climate summit in Copenhagen, telling them to seal a fair and effective climate deal.

- "Seal the Deal!" - General flyer : link
- "Seal the Deal!" - Massai Flyer : link
- "Seal the Deal!" - Petition (visual) : link
- 30 global Leaders Sign Declaration in advance of the Next climate Agreement : link
- "Seal the Deal!" - Booklet/Brochure (Multilingual: english/french/spanish/chinese/arab) : link



2010
- 17-19 February, Fourth International Renewable Energy Conference (IREC), New Delhi and Uttar Pradesh, India;- 31 May - 11 June, UNFCCC Meeting of Subsidiary Bodies;
- 8 - 19 November, Sixteenth Conference of the Parties to the UNFCCC and Sixth Meeting of the Parties to the Kyoto Protocol.
2011
- 28 November - 9 December, Seventeenth Conference of the Parties to the UNFCCC and Seventh Meeting of the Parties to the Kyoto Protocol.
2013
- 3 - 14 June, UNFCCC Subsidiary Bodies;
- 11 - 22 November, Conference of the Parties to the UNFCCC.

Link to UNFCC :


La situation :


2000–2009, THE WARMEST DECADE, Press release, N°869 (for use of the information media/ Not an official record)

World leaders apologise for climate failure in Copenhagen airport ads

Publié par Andrea SPerez | Libellés : , , , , | Posted On dimanche 6 décembre 2009

Nicolas Sarkozy (France) Barack Obama (US)

Angela Merkel (Germany)
 
Stephen Harper (Canada)

Membres